Eléments de Slovénie

Publié le 30 avril 2019 par Alexandre Neodvisni

Chers amis lecteurs, ce petit guide sans prétention a été conçu pour le plaisir de faire partager ma tendresse pour ce pays, et peut-être vous donner envie de le visiter à votre tour. Les informations y émanent de mes recherches sur les sites officiels de Slovénie, sur les ouvrages à son sujet, ainsi que de mes différents voyages au cœur de cet îlot européen et de mes rencontres.

Tout d’abord, où se situe exactement ce pays ?

La Slovénie – Slovenija en langue originelle, située à l’Est de l’Italie et au Sud de l’Autriche, au Nord de la Croatie et au Sud-Est de la Hongrie, est le premier Etat des Balkans à avoir adhéré à l’Union Européenne (en 2004), et le seul de cette région à utiliser l’Euro comme monnaie unique. La Slovénie est une République, dont le nom du Président vous a peut-être échappé… on vous en excuse : c’est Borut Pahor (il possède quelques rudiments de langue française, si jamais vous le croisez dans la rue…).

Pays qui fait à peine la superficie d’une région française comme la Lorraine, et dépassant tout juste les 2 millions d’habitants, la Slovénie n’en possède pas moins une multitude de paysages différents, et une histoire riche et mouvementée :

De la Yougoslavie à la République de Slovénie

Yougoslavie, cela vous dit encore quelque chose ? Ce pays aujourd’hui disparu regroupait au cours du 20^èmesiècle différentes nations balkaniques : la Slovénie, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie-et-Monténégro, la Macédoine, la Croatie. La figure incontournable de cet âge d’Or de la Yougoslavie est sans conteste Tito - de mère Slovène d’ailleurs - Héro de la Résistance lors de la seconde guerre mondiale, et tenant ensuite le pays d’une poigne de fer jusqu’à sa mort en 1980.

La Slovénie était la nation la plus riche de ce pays, la plus « occidentale » aussi par ses liens avec l’Autriche, et après la mort de Tito, cette petite nation ne tarda pas à développer des volontés d’émancipation. La Slovénie a obtenu son indépendance en 1991, frôlant de justesse une guerre avec la Serbie alors aux commandes de la Yougoslavie ; guerre qui n’a pas tardé à se déclarer entre les autres pays de l’ancien état fédéral de 1992 jusqu’en 1999, ensanglantant la Bosnie et la Croatie, y laissant des séquelles encore présentes aujourd’hui, sans oublier le Kosovo et le bombardement de la Serbie par l’OTAN en 1999, mettant un point final et désespéré à cette vague de combats fratricides…

Revenons à la Slovénie, ressortie indemne comme par miracle de tous ces affrontements qui ont secoués la région à la fin des années 90.

Pour ses amoureux, la Slovénie est d’abord une grande déclaration d’amour à la nature :

Un pays, de multiples facettes

Trois grands types de paysages peuvent être distingués en Slovénie :

Le pays des plaines et des collines, à l’Est de la Capitale. C’est encore la région la plus épargnée par l’afflux touristique, avec sa campagne charmante et ses parcs nationaux et ses monastères assez méconnus.

La côte Adriatique au Sud-Ouest, avec sa principale ville Koper et Piran, joyau inoubliable de l’Istrie (région en forme de presqu’île, à cheval entre la Slovénie et la Croatie). La Slovénie possède ainsi 50 km de côte.

Le grand spectacle de la finitude des Alpes Juliennes (nom donné en référence à Jules César) au Nord du pays, avec ses lacs majestueux : Bled l'utra-touristique, Bohinj plus mystérieux, et d'autres encore... Et le Triglav, plus haut sommet du pays (culminant à 2864 mètres), fierté nationale et apparaissant même sur le drapeau.

En outre, précisons que plus de la moitié du pays est couvert par la forêt…

Pour le côté citadin du pays, question grande ville, il n’y en a qu’une véritablement : Ljubljana (la bien-aimée si l’on traduit littéralement du Slovène). Ville charmante, avec son château médiéval surplombant la Cité. Traversée par sa rivière éponyme, cette capitale a des allures de petite Vienne, c’est une ville que l’on pourrait qualifié de typique d’Europe Centrale, encore qu’un charme particulier lui confère un aura unique. Est-ce son Pont aux Dragons ? La nature immédiatement accessible sitôt sorti du centre urbain ? Ou son grand parc citadin le Tivoli, plus de deux fois centenaire ? Il en demeure que Ljubljana mérite bien une pause d’une journée ou deux, selon le temps que l’on a à disposition !

A l’Est, nous trouvons aussi Maribor, faisant la taille de Nancy (décidément, cette comparaison avec la Lorraine). La ville a un certain cachet, sans être incontournable.

La Slovénie, c’est aussi des grottes, parmi les plus grandes et grandioses d’Europe telle que Skocjan (en accès limité) ou celle de Postojna (ouverte au public et qui se visite… en train !). Dans cette grotte vous aurez le loisir de découvrir toute une biosphère d’animaux cavernicoles (Postojna est la grotte la plus riche en biodiversité du monde), dont les mystérieux protées anguillards, surnommés bébés dragons d’après une légende qui voulait qu’un dragon vive reclus dans ses souterrains… Et par pitié, ne faites pas comme certains touristes abrutis, qui s’empressent de prendre en photo ces animaux fragiles malgré les avertissements du personnel encadrant les visites.

La Slovénie, c’est aussi des châteaux, en premier lieu celui de Predjama (tout proche d’ailleurs de Postojna), encastré dans les montagnes et comme sorti tout droit d’un conte pour enfant, et celui de Celje, Capitale ancestrale du pays, pour ne citer que ceux-là, parmi tant d’autres !

Tant de choses à découvrir diriez-vous, mais quand les visiter ? Le climat est plutôt clément à l’intérieur du pays du printemps à l’automne, prenez garde cependant aux abords des Alpes où la température peut chuter froidement.

Dans ce beau pays, il n’y a pas que des hommes qui vivent, bien sûr :

Ours, vous avez dit Ours ?!

Petit rappel : les ours introduits dans les Pyrénées – saluons Hvala et Sarousse au passage - viennent bel et bien de Slovénie (où leurs congénères restés sur place demeurent vingt fois plus nombreux que dans notre pays). En France, la présence de cet animal fait encore débat, mais de l’autre côté des Alpes, homme et ours cohabitent pour ainsi dire main dans la patte. Il n’empêche, en cas de rencontre en face-à-face avec un plantigrade, la meilleure chose à faire est de reculer bien sagement (si lui-même n’a pas déjà battu en retraite). Ne le regardez pas dans les yeux, parlez-lui (hé oui !) doucement pour vous identifier en tant qu’humain. S’il se dresse sur ses pattes arrières, c’est qu’il tente de vous identifier, pas nécessairement qu’il cherche à boxer. Mais si vous le voyez de loin occupé à ses affaires au cours d’une marche dans un bois, faites du bruit, remuer des branches, signaler votre présence, histoire d’éviter toute réaction brusque de sa part. Enfin, pas de quoi angoisser, car jusqu’à présent le taux de mortalité par attaque d’ours en Slovénie reste à… zéro. Mais EN AUCUN CAS, ne restez dans le périmètre d’une maman ours et/ou de ses oursons !

En traversant la campagne Slovène, on ne tarde pas à remarquer de belles ruches multicolores, et leur quantité en dit long sur la présence des abeilles. Ici, elles sont reines ! On ne dénombre pas moins de 5 apiculteurs pour 1000 habitants. Les producteurs de miel considèrent leur travail avant tout comme une passion, un art de vivre : lire à ce sujet l’article de Sciences et Avenir « Heureux comme une abeille en Slovénie » (publié le 19.05.2018).

Les loups : ils sont une quarantaine, et vivent en meutes. Le mois d’août reste la période idéale si l’on veut avoir la chance d’en observer. Ils ont peur de l’homme (ils ont bien raison), et parvenir à en voir un à l’état sauvage reste du domaine de l’exploit.

Moins spectaculaire, mais tout aussi majestueux : le haras de Lipica. Ce domaine à la frontière de l’Italie est un incontournable pour les amateurs et les passionnés d’équitation. Vous y verrez gambader la race de chevaux blancs des Lipizzans, présents dans ce village depuis près d’un demi-millénaire…

…Et si votre traversée de pays ne vous donne pas l’occasion de croiser un ours ni un loup, vous aurez par contre pas mal de chance d’écouter les flonflons d’un accordéon, instrument star du pays :

Folklore... et accordéon !

En tant que pays Slave qui se respecte, la Slovénie aime le Métal (Laibach dans les années 80 a inspiré le groupe d’Allemagne de l’Est Rammstein quelques années plus tard), l’Electro.. Mais aussi la musique traditionnelle. En regardant quelques vidéos-clips du cru, vous verrez de jeunes groupes tonitruants se donner en spectacle au son de l’accordéon dans un esprit festif. Écoutez les stations de radio sur place telle que Radio Aktual, ayez une oreille attentive, et vous trouverez forcément musique à votre goût.

… En parlant de goût, l’estomac n’est pas en reste avec quelques spécialités qui n’attendent qu’à enchanter vos papilles :

Le patrimoine culinaire

Après une bonne marche dans les montagnes, rien de tel qu’un Prazen krompir pour vous redonner des forces ! Ce plat est composé de pommes de terre sautées et écrasées, il existe même un festival chaque année sur cette spécialité. A l’image de ce plat national, la nourriture Slovène est simple et goûteuse, elle se rapproche en cela de la nourriture d’Europe Centrale et de ses voisins de l’Est…

Le Burek, très présent dans les autres pays des Balkans porte ici le nom de Belokranjska povitica. C’est une galette roulée et farcie, bien consistante qui peut se déguster en plat unique.

En ce qui concerne les desserts, vous n’aurez aucun mal à dénicher des Potice, ces délicieux gâteaux roulés aux noix.

Pour connaître toutes les spécialités du pays, le mieux est de consulter le site www.slovenia.info, qui vous présentera un éventail complet des spécialités, photos appétissantes à l’appui !

Mais surtout, ne quittez pas le pays avant d’avoir dégusté une Prleska gibanica, cette succulente galette plate sucrée ou salée faite à base de pâte à pain de garnitures de fromage frais et de crème aigre.

Ces quelques mets à consonances slave nous dirigent tout droit vers la langue du pays… car la Slovénie, c’est d’abord « le pays où l’on parle Slovène » :
La langue slovène

La langue Slovène est la seule d’Europe à utiliser la forme du « duel », en plus du singulier et du pluriel. C’est-à-dire qu’il existe une forme de conjugaison adaptée à la formule du moi+toi (en comparaison, le nous en France peut signifier 2 personnes, autant que 2 millions d’individus).

Un approfondissement de la langue Slovène nécessiterait des ouvrages entiers. On se contentera donc ici de quelques traductions utiles au visiteur :

Bonjour : Dobar Dan

S’il vous plait : Prozim

Au revoir : Nasvidenje (le j se prononce y)

Combien coûte… ? Koliko stane ? (prononcer stané)

Où se trouve… ? Kde je ? (prononcer Kdé yé)

Merci : Hvala

Oui : Ja (prononcer Ya)

Non : Ne (prononcer Né)

Les Slovènes parlent aussi anglais (surtout dans les villes), allemand dans les campagnes, un peu français aussi. Mais il est de bon ton de montrer que l’on s’intéresse aussi à la langue du pays ! Vous serez d’autant mieux reçu, par ce peuple déjà considéré comme l’un des plus accueillants du continent.

… Et pour finir, quelques aspects pratiques :

En plus de l’accueil, vous n’aurez aucun mal à vous sentir en sécurité ici : la Slovénie compte parmi les pays les plus sûrs d’Europe (elle est au même niveau que le Lichtenstein, pour dire !).

Autre élément et non des moindres pour les gens de passage, les prix en Slovénie sont un peu plus bas qu’en France, une aubaine pour profiter du pays sans se restreindre ! Mais pas question de faire preuve d’incivilité, de jeter par exemple ses déchets n’importe comment et n’importe où : les amendes sont sévères, et les locaux veillent au tri sélectif.

Y aller :

Pour se rendre en Slovénie, il existe deux moyens principaux :

La route, avec votre voiture (mais vous aurez soit l’Italie du Nord à traverser, soit l’Autriche), ou le bus (et là, comptez environs 24 heures de trajet jusqu’à Ljubljana, pour un tarif qui tourne autour de 50€ le trajet simple).

L’avion, des principaux aéroports français jusqu’à la Capitale.

Concernant les modalités, en tant que visiteur Français, le seul document de mise est la Carte d’identité. Pensez aussi à faire les démarches pour obtenir la carte d’assurance maladie de l’Union Européenne avant votre séjour, qui simplifiera vos démarches en cas de pépins.

Maintenant, il n’y a plus qu’à… En vous souhaitant de revenir avec de nouvelles anecdotes, et l’envie d’y revenir encore !